La Région de Bruxelles-Capitale représente près d’¼ de la valeur ajoutée brute produite par les secteurs de haute technologie en Belgique et 1/6ième des entreprises belges exerçant leur activité dans ces secteurs. Quelles sont ces branches de l’industrie et des services et quel poids occupent-elles dans l’économie bruxelloise ? Les bruxellois à l’emploi sont-ils actifs dans ces secteurs et soutiennent-ils la comparaison avec les autres capitales européennes ?
Qu’entend-on par secteur de « haute technologie » ?
Sur base de l’intensité en R&D par rapport à la valeur ajoutée produite et la proportion de travailleurs disposant d’un diplôme du supérieur, Eurostat a classé les secteurs d’activité selon leur degré technologique et le niveau de savoir requis. Deux secteurs de haute technologie (HT) ont été identifiés dans le secteur de l’industrie manufacturière et 6 branches dans le secteur des services [chiffres Eurostat, Nace Rev. 2, 20081] :
Les deux branches de haute technologie dans l’industrie manufacturière sont les suivantes :
- l’industrie pharmaceutique ;
- la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques.
Dans le secteur des services, les secteurs de haute technologie et de haut niveau de savoir regroupent la plupart des secteurs de l’information et de la communication ainsi que le secteur de la R&D :
- la production de films, de vidéo, de programmes de télévision, l’enregistrement sonore et l’édition musicale ;
- la programmation et diffusion de programmes de radio et de télévision ;
- les télécommunications ;
- la programmation, le conseil et les autres activités informatiques ;
- les services d’information ;
- la recherche-développement scientifique.
Bruxelles : un véritable vivier d’entreprises de haute technologie
Alors que la Région de Bruxelles-Capitale représente 18% de la valeur ajoutée brute (VAB) produite en Belgique, cette proportion s’élève à 24% pour les secteurs de haute technologie. En termes de volume d’entreprises actives dans ces secteurs, Bruxelles occupe une position très appréciable : 17% des entreprises de haute technologie sont localisées à Bruxelles alors que 11% des entreprises belges, tous secteurs confondus, sont bruxelloises.
En 2015, le taux de création d’entreprises du secteur des hautes technologies (HT), correspondant à la part des créations d’entreprises de HT dans le nombre moyen d’entreprises actives dans ce secteur, s’élevait à 12,6%, ce qui équivaut au taux de création moyen en Région de Bruxelles-Capitale. Enfin, 23% des personnes occupées à titre principal dans les branches d’activité de HT exercent leur emploi à Bruxelles.
Par rapport à l’ensemble des secteurs d’activité, les branches de haute technologie représentent, à Bruxelles, 5% des emplois et 7 à 8% de la valeur ajoutée brute produite, des entreprises actives et des créations d’entreprises.
Les secteurs de haute technologie sont dominés par trois grands secteurs en RBC :
- les télécommunications (42% de la VAB et près de 9% du nombre d’entreprises), la programmation, le conseil et autres activités informatiques
- les services d’information (29% de la VAB et 68% des entreprises)
- la production de films cinématographiques, de vidéo, de programmes de télévision, l’enregistrement sonore et l’édition musicale et la programmation et diffusion de programmes de radio et de télévision (19% de la VAB et des entreprises).
En termes d’emploi, c’est le secteur de la programmation, conseil et autres activités informatiques et services d’information qui occupe le plus de personnes à titre principal : 12.670 en moyenne en 2014 (salariés et indépendants confondus), soit 38% de l’emploi en haute technologie à Bruxelles. Les secteurs des télécommunications (10.580 emplois) et celui de la production de films (...) et de la programmation et diffusion (6.461 emplois) représentent quant à eux respectivement 32% et 20% des emplois du secteur de HT en RBC.
6% des bruxellois actifs dans les secteurs de haute technologie
Avec une part de 6% de bruxellois occupés dans les secteurs de haute technologie, la Région de Bruxelles-Capitale devance largement les autres régions de Belgique : ces secteurs de haute technologie occupent environ 4% de la population à l’emploi dans ces deux régions. D’après l’enquête sur les forces de travail (2015), environ 27.000 bruxellois travaillent dans ces secteurs d’activité. A l’échelle des provinces, c’est le Brabant wallon qui occupe la première position avec une part de 8,5% de brabançons exerçant une activité dans un secteur de haute technologie. La présence de la société GSK dans le Brabant wallon, province relativement peu peuplée disposant d’un bassin de quelque 160.400 personnes occupées, explique en grande partie le pourcentage élevé observé dans cette province.
Si l’on compare Bruxelles aux autres capitales européennes, celle-ci se situe cependant en dessous de la moyenne européenne : 6% contre 7% en moyenne pour les 24 régions comptabilisées. Les régions les plus performantes présentent une proportion de travailleurs occupés dans les secteurs de haute technologie avoisinant les 9 à 10%. Si les deux premières places sont occupées par les capitales finlandaises et danoises, les capitales de la Slovaquie, de la Tchéquie, du Royaume-Uni, de l’Irlande et de l’Espagne présentent des pourcentages au minimum 20% plus élevés que la moyenne.
Si la Région de Bruxelles-Capitale obtient un faible score au niveau de la part des travailleurs occupés dans les secteurs de l’industrie manufacturière de haute technologie (0,8% contre 1,3% en moyenne dans les capitales européennes), elle présente un pourcentage semblable à la moyenne des capitales européennes en ce qui concerne le taux d’occupation dans les secteurs des services caractérisés par un haut degré de technologie et une forte intensité de connaissances en Belgique, en 2014-2015 (5,6% contre 5,8% pour les capitales européennes).
A l’échelle de la Belgique, le Brabant wallon présente la part de travailleurs occupés dans les branches industrielles de haute technologie la plus élevée (3,9%) tandis que la Région de Bruxelles-Capitale, le Brabant flamand et le Brabant wallon se distinguent par des taux nettement plus élevés en ce qui concerne la proportion de la population occupée dans les branches de services de haute technologie et de haut niveau de savoir (5,6%, 5,2% et 4,6% respectivement contre 3,2% pour la Belgique).
Un taux d’occupation des femmes dans les secteurs de haute technologie semblable à la moyenne des capitales européennes
Les femmes bruxelloises sont relativement moins nombreuses à exercer leur activité dans un secteur de haute technologie que les hommes bruxellois : au cours de la période 2014-2015, la population masculine avait un taux d’occupation dans ces secteurs 70% plus élevé que celui des femmes. Alors que la part des femmes actives dans les secteurs de l’industrie de haute technologie apparaît semblable à celle des hommes, elles sont nettement moins présentes dans les secteurs de l’information et de la communication -secteur de l’édition non compris- et la recherche-développement scientifique : 4% des femmes bruxelloises occupent un emploi dans ces services de haute technologie, alors que la part des hommes bruxellois actifs dans ces secteurs est de 7%.
En comparaison avec les autres capitales européennes, Bruxelles se situe dans la moyenne européenne en ce qui concerne la part des femmes dans les secteurs de haute technologie. Les régions présentant les scores les plus élevés sont notamment Bucarest (5,8%), Londres - Inner London (West) - (5,7%), Madrid (5,6%) et Helsinki (5,3%).
Près d’une femme belge sur 5 active dans les services de haute technologie est bruxelloise
Les femmes bruxelloises sont nettement plus actives dans les secteurs de haute technologie que la population féminine des autres régions. Alors que 9% des femmes occupées en Belgique sont bruxelloises, les femmes bruxelloises représentent 19% des femmes actives dans les services de haute technologie et 14% des femmes actives dans les branches de haute technologie de l’industrie et des services en Belgique. Alors que près d’une femme sur 5 exerçant une activité dans les services de haute technologie et de haut niveau de savoir est bruxelloise, le rapport est d’environ 1 sur 7 pour la population masculine.
Intéressé par cette thématique ?
Eurostat publie de nombreuses données statistiques sur la science, la technologie et la société numérique, à l’échelle nationale et/ou régionale. Le Conseil Supérieur de l’emploi a en outre récemment publié un rapport sur l’économie numérique et le marché du travail (juin 2016), abordant notamment la thématique des secteurs de haute technologie.
A travers ses clusters et réseaux d’entreprises (ecobuild.brussels, greentech.brussels, lifetech.brussels, screen.brussels et software.brussels), impulse.brussels stimule et soutient le développement d’entreprises bruxelloises innovantes et de haute technologie.
Vous êtes actif dans l’un de ces secteurs ? Consultez l’offre de services sur le site du cluster ou du réseau d’entreprises et contactez celui-ci pour en savoir davantage.
Sources : BNB (VAB, emploi); DGS (entreprises, créations d’entreprises); Eurostat (bruxellois occupés dans les HT).